De Clerc Genton

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine : Bretagne
Danse :
Mp3 :

Paroles

Partition de De Clerc Genton extraite de l'article Légendes et chansons du pays d'Auverné par Pitre de Lisle dans le numéro 6 de la Revue des Traditions Populaires en juin 1897, page 297 (Lire en ligne)

— Bonjour, madame du clerc Genton,
Monsieur est-il dans sa maison ?

— Il y a bien six ans et d'mi
Que l'clerc Genton n'est plus ici.

Si l'clerc Genton n'est plus ici,
Il vous faut faire un autre ami.

— Un autre ami point ne ferai
Que l'clerc Genton n'soit décédé.

Faisant mine de la caresser
Ses anneaux d'or considérait.

Les a gravé bien en écrit
Dessus la crosse de son fusil.

S'en va tout droit chez l'dorurier :
— Des anneaux d'or peux-tu forger ?

Fais-les moi les de la façon
De ceux d'la dame du clerc Genton.

Pendant qu'il tapait sur son or,
Le dorurier gémissait fort:

Les anneaux d'or que j'fais ici
Peut-être un jour feront mourir.

— Bonjour, monsieur du clerc Genton,
Quelle femme as-tu dans ta maison?

— Femme d'honneur, ah ! je le crois,
Ah ! je le jure dessus ma foi.

— Femme d'honneur, ah ! tu n'as point,
De ça je suis sûr et certain.

Les anneaux d'or que l'as donnés
Les a donnés pour se faire aimer.

Femme d'honneur, ah ! tu n'as pas
La preuve en est au bout de mon doigt.

Quand l'clerc Genton entendit ça,
Tout droit chez lui il galopa.

A pris sa femme par les cheveux
À la queue de son cheval la noue,

A pris son p'tit Louis dans ses bras,
Trois fois bien fort il l'embrassa.

Trois fois son fils il embrassa,
Trois fois à terre il le jeta.

Il n'y a pas d'rue dans tout Paris
Qu'il n'ait traîné sa bonne amie.

Toutes les dames de Paris,
Criaient toutes vengeance sur lui.

— Qu'est-ce que ta femme t'avait donc fait
Pour faire le mal que tu lui fais ?

— Les anneaux d'or que j'lui ai donnés
Les a donnés pour se faire aimer.

— Tes anneaux d'or ! ils sont ici,
Voilà sa clef, va-t'en les quérir.

Au premier tour que la clef fit
Les anneaux d'or il entendit.

Au deuxième tour que la clef fit,
Les anneaux d'or ont trincailli.

Au troisième tour que la clef fit,
Les anneaux d'or il découvrit.

— Méchant démon qui m'a trompé !
Un jour je m'y revengerai.

Si mon petit Louis vivait encore
J'aurais encore du réconfort.

Mais mon petit fils Louis est mort,
Et moi je mérite bien son sort.

Références

Collecté auprès de Jeanne Marie Lecocq au Grand Auverné (Loire-Atlantique) en 1874 et rapporté par Pitre de Lisle dans le numéro 6 de la Revue des Traditions Populaires en juin 1897, page 297 (Lire en ligne).

Coirault : 09904 Les anneaux de Marianson, Laforte : II, A-02 Les anneaux de Marianson