Derrière chez nous y'a-t-un bateau
Informations diverses
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Paroles
Derrière chez nous y a-t-un bateau,
Le capitaine tomba malade,
Toutes les dames sont rassemblées
Pour s’en aller voir ce malade.
Il n’y a qu’la belle Isabeau,
Son père il voulait pas qu’a y-alle,
Mais quand son père fut endormi,
La belle s’en fut voir ce malade.
— Beau matelot, mon bel ami,
Mangeriez-vous pas de la soupe ?
— Si fait, si fait, belle Isabeau,
Pourvu qu’ce soit vous qui m’la chauffe.
— Beau matelot, mon bel ami,
Mangeriez-vous pas du fromage ?
— Si fait, si fait, belle Isabeau,
Pourvu qu’ce soit vous qui m’le coupe.
— Beau matelot, mon bel ami,
Mangeriez-vous pas une pomme ?
— Si fait, si fait, belle Isabeau,
Pourvu qu’ce soit vous qui m’la donne.
La pomme fut pas demi-mangée
Que le bateau a mis les voiles ;
La pomme fut pas toute mangée
Qu’il est déjà cent lieues sur mer-e.
— Beau matelot, mon bel ami,
Il est grand temps que je m’en aille.
— Oh ! non, oh ! non, belle Isabeau,
Vous êtes à cent lieues d’chez vot’ père.
La belle s’arracha les cheveux,
Se jeta le visage par terre :
— Mon père me l’avait toujours dit
Que je serais fille perdue.
— Fille perdue vous n’êtes pas,
Vous êtes la mariée,
Fille perdue vous n’êtes pas,
Car vous êtes la mariée.
La nuit vous couch’rez avec moi,
Le jour vous serez batelière,
Vous garderez tous mes trésors,
Vous s’rez madame la trésorière.
Références
Chant recueilli en 1922 à Port-Daniel en Gaspésie, auprès de Mme Zéphirin Dorion et rapporté par Marius Barbeau dans Le rossignol y chante en 1962, p. 397. (Lire en ligne)
Chant par Serre l'écoute sur l'album Chansons des bords du Saint-Laurent en 2002 (Bandcamp)