Du temps que j'étais servante

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine : Bourgogne (Bresse)
Danse :
Mp3 :

Paroles

Patois de Montrevel Français

Du temps que dzera serevante,
Z'ava de tout' fachon d'amis ;
Z'ava tous leu sa s ma peurta
On vioulon pi on menetri.
Mais vourandra que j'en se mario
Y a don ben sandzia d'ebauda !
Za tra, quatrou petits cascarets,
Que me couarnont eu zoureilles.

Nia ion que me demande à bare
L'outrou me demande à manzi,
Et pi l'outrou touzou i bêle,
L'outrou vu alla si cuchie.
Me noumou vint du cabaret
Qu'est seu quemen n'a bêta.
Oh ! lon la ! Que du temps à l'amour
Y a don ben sandzia d'ébauda !

Y venu rouquo à ma peurta,
Ma ne l'yo pa volu ouvri ;
Y m'a demando de la soppa,
Ma ne l'y en a pas volu bailli.
Mais z'eu ben tant etio battua !
Per un sa de dimancha !
Oh ! lon la ! Que du temps à l'amour
Y a don ben sandzia d'ébauda !

Passovo pre dessous la trabla,
Lui sautove pre dessus leu bans ;
Ze couriva de peurte en peurte,
Fezant lou tou à la mazon.
Pi me zeffants quue pleuriove,
Sans pouva les rejodre !
Oh ! lon la ! Que du temps à l'amour
Y a don ben sandzia d'ébauda !

Du temps que j'étais servante
J'avais de toutes façons d'amis
J'avais tous les soirs, à ma porte,
Un violon et un ménétrier.
Mais, à présent que je suis mariée,
Ça a donc bien changé de concert !
J'ai trois ou quatre caquerets
Qui me cornent les oreilles.

Il y en a un qui me demande à boire,
L'autre me demande à manger,
Puis l'autre toujours crie,
L'autre veut aller se coucher,
Mon homme reveint du cabaret ;
Il est ivre comme une bête.
Oh ! lon la ! Que du temps de l'amour,
Cela a donc bien changé de concert !

Il est venu frapper à ma porte
Mais je n'ai pas voullu ouvrir ;
Il m'a demandé de la soupe,
Mais je n'ai pas voulu lui en donner.
Mais j'ai bien tant été battue,
Par un soir de dimanche
Oh ! lon la ! Que du temps de l'amour,
Cela a donc bien changé de concert !

Je passais par-dessous la table,
Lui sautait par-dessus les bancs ;
Je courais de porte en porte,
Faisant le tour de la maison.
Puis mes enfants qui pleuraient,
Sans que je puiss les rassurer !
Oh ! lon la ! Que du temps de l'amour,
Cela a donc bien changé de concert !

Références

Collecté à Montrevel (Ain) et rapporté par Aimé Vingtrinier dans Études populaires sur la Bresse et le Bugey en 1902, page 86 (Lire en ligne)

Coirault : 05411 La servante au mari ivrogne