Enceinte sans l'avoir senti (Nivernais)
Informations diverses
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Paroles
Qui veut savoir un' chansonnette,
Nous vous la dirons,
C'est une jeune couturière
Pleurant nuit et jour,
Elle a perdu son pucelage
Au joli jeu d'amour.
— Oh ! n'pleur' pas tant ma fille,
Car il n'est plus temps,
Je vois bien que ta jupe
A' lève par devant.
— Oh ! je vous remercie, ma mère,
De vos compliments.
Et si vous me dites enceinte,
Je ne sais de qui;
Oui, je vous le jure, ma mère,
Je n'ai rien senti.
Oh ! taise-toi, p'tite libertine,
Tu parles hardiment !
Viens ici que je t'assomme
À coups de bâton,
Ou bien tu vas me dire
Qui est l'père de l'enfant.
— Oh ! le père de l'enfant, ma mère,
C'est un grenadier,
Il a pas fait d'apprentissage,
Il est fort adroit,
Il a levé ma jupe
Il me l'a mis tout droit.
Un jour, en coulant la lessive,
Il est venu me voir,
M'a bien priée d'amour extrême
D'lui blanchir son paquet,
Il me l'a mis à tremper lui-même
Dedans mon baquet.
Oh ! mais, entendez-vous, ma mère,
Les canons ronfler,
Les bombes arriver,
Oh ! C'est le roi qui les appelle,
Ces enfants bâtards,
Oui, pour les remplacer,
Les ceuss' qui sont morts.
Références
Collecté auprès de Jean Gauthier à Beaumont la Ferrière (Nièvre) en 1879 et auprès de Simon Pieuchot à Saint-André en Morvan (Nièvre) en 1884 et rapportée par Achille Millien et J.G. Penavaire dans le tome I des Chansons populaires du Nivernais et du Morvan éditées par Georges Delarue en 1977, p. 446.
Chant par Sylvie Berger et Lucia Recio au sein de Soléart sur l'album L'arrosoir et le mirliton en 2005 (Bandcamp), par Sources en 2020 (Soundcloud)