Enceinte sans l'avoir senti (Rouergue)
Informations diverses
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Paroles
Je sais une chansonnette,
Je vous la dirai, je vous la chanterai.
D'une jeune blanchisseuse
Pleurant nuit et jour,
C'est pour avoir livré passage
Au plaisir d'amour, au plaisir d'amour.
Sa mère à la fenêtre
La voyant pleurer, la voyant chagriner :
— Quoi pleurez-vous tant, ma fille,
Quoi vous chagrinez ?
Je m'aperçois que la robe
Baisse par derrière, lève par devant.
— Je vous remerci', ma mère,
De vos compliments, de vos compliments
Vous m'accusez d'être enceinte
Sans savoir de qui.
On m'a pris tout endormie,
Je n'ai rien senti.
— Tais-toi donc, petite sotte,
Ce n'est pas si doux, sans sentir le coup !
Il faudra que je t'assomme
À grands coups d'bâton,
Alors tu diras, friponne,
À qui est l'enfant.
— À qui est l'enfant, ma mère,
Il est à un grenadier ou à un chasseur à pied,
Il n'a pas fait d'apprentissage,
Ah ! qu'il est adroit !
M'a levé ma chemisette,
Me l'a mis tout droit.
N'entendez-vous pas, ma mère,
Les canons tirer, les boulets ronfler !
C'est la loi qui nous ordonne
D'enfanter souvent,
C'est pour remplacer les hommes
Qui sont morts au camp.
Références
Collecté auprès de Louis Auguste à Saint-Izaire (Aveyron) et rapporté par Patrice Coirault dans 1900 textes et mélodies collectés par Patrice Coirault en 2013 (Voir la ref sur bnf.fr).
