La demando (Gascogne)

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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine : Gascogne
Danse :
Mp3 :

Paroles

Occitan Français

De boun maytin me souy leouat,
Capbat lou prat m'en souy anat ;
Capbat de la bousigo,
Per bese la mio amigo,

Quan me n'ey saoutat lou barat,
Aou pè dou clos, aou pè dou prat,
Jou la ney abisado,
A d'aquero maynado

Dab sa counouillo et sous esclops,
Setudeto darrè un bruchot,
Setudo sur l'herbeto ;
Semblaouo uo briouleto.

Mut coumo un gay, fin coumo un gat,
Pas à pas me souy aprouchat,
Jou la n'ey saludado,
A d'aquero maynado.

Setets-bous doun aou men coustat,
Amigueto se bouts m'aymats ;
Parleran d'un co tendre
De mou'n marida ensemble.

D'amourètos n'aouen parlat
Souben, dempuch dimars passat,
Demandats à ma mayre
S'aougich d'aquet affayre.

A ta may nou boy pas parla ;
Dab toun pay meillou rasouna ;
Las hennos chapoutejon,
Lous homes rasounejon.

Que disets-bous, praoube goujat !
Daquets ahès nou sabets cap ;
Ma may se brumbo encouèro
De touto la misero.

Que lou maou d'amou la baillat,
Aouan que n'aougouc soun goujat,
N'aoura pietat, men Pierro,
De la nosto misèro.

De bonne heure je me suis levé ;
Au bas du pré je m'en sois allé,
Au bas du pâturage.
Pour voir mon amie.

Quand j'ai franchi le fossé
Au pied de l'enclos, au bas du pré,
Je l'ai aperçue,
Cette jeune fille,

Avec sa quenonille et ses sabots
Assise derrière un buisson,
Assise sur l'herbette
Elle ressemblait à une pâquerette

Muet comme un geai, fin comme un chat,
Pas à pas je me suis approché,
Je l'ai saluée,
Cette jeune fille.

Asseyez-vous donc auprès de moi,
Ma chère amie, si vous m'aimez ;
Nous parlerons d'un cœur tendre,
De nous marier ensemble.

D'amourettes nous avons parlé
Souvent, depuis mardi dernier.
Demandez à ma mère
Si elle entend de cette affaire.

À la mère je ne veux point parler ;
Avec ton père mieux raisonner
Les femmes bavardent,
Les hommes raisonnent.

Que dites-vous, pauvre jeune homme !
À ces affaires vous ne comprenez rien.
Ma mère se souvient encore
De tous les chagrins

Que le mal d'amour lui a causés
Avant qu'elle n'eut son jeune homme ;
Elle aura pitié, mon cher Pierre,
De notre détresse.

Références

Rapporté par Justin Cénac-Moncaut dans Littérature populaire de la Gascogne en 1868, page 298 (Lire en ligne)

/!\ Recopié en l'état du livre de Cénac-Moncaut, si vous en avez les compétences, n'hésitez pas à le passer en occitan classique !

Coirault : 04806 Le galant invité à parler à la mère plutôt qu’au père