La fille au Roi Louis
Informations diverses
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Paroles
Le Roi Louis est sur son pont
Tenant sa fille en son giron.
Elle se voudrait bien marier
Au beau Déon, franc chevalier
Ma fille, n'aimez jamais Déon
Car c'est un chevalier félon ;
C'est le plus pauvre chevalier,
Qui n'a pas vaillant six deniers.
J'aime Déon, je l'aimerai,
J'aime Déon pour sa beauté,
Plus que ma mère et mes parents,
Et vous mon père, qui m'aimez tant.
Ma fille, il faut changer d'amour,
Ou vous entrerez dans la tour.
J'aime mieux rester dans la tour,
Mon père que de changer d'amour.
Mais il fut bien sept ans passé
Sans que personne la vint trouvé
Au bout de la septième année,
Son père vint la visiter.
Bonjour ma fille, comment vous va ?
Hélas mon père il va bien mal,
L’ai un coté mangé aux vers
Et les deux pieds pourris aux fers.
Mon père avez-vous de l’argent ?
Cinq à six sous tant seulement.
C’est pour donner au geôlier
Qu’il m’y desserre un peu les pieds
Oui da, ma fille nous en avons.
Et des milles et des millions
Nous en avons à vous donner
Si vos amours, vous les changez.
Avant que changer mes amours,
J'aime mieux mourir dans la tour.
Eh bien ma fille, vous y mourrez,
De guérison point vous n'aurez.
Le beau Déon, passant par là,
Un mot de lettre lui jeta ;
Il y avait dessus écrit :
Belle, ne le mettez en oubli.
Faites-vous morte ensevelir,
Que l'on vous porte à Saint-Denis ;
En terre, laissez-vous porter,
Point enterrée ne vous lairrai.
La belle n'y a pas manqué,
Dans le moment a trépassé ;
Elle s'est laissée ensevelir,
On l'a portée à Saint-Denis.
Le roi va derrière en pleurant,
Les prêtres vont devant chantant :
Quatre-vingts prêtres, trente abbés,
Autant d'évêques couronnés.
Le beau Déon passant par là :
Arrêtez, prêtres, halte-là !
C'est m'amie que vous emportez,
Ah ! laissez-moi la regarder !
Il tira son couteau d'or fin
Et décousit le drap de lin :
En l'embrassant, fit un soupir,
La belle lui fit un sourire
Ah! voyez quelle trahison
De ma fille et du beau Déon !
Il les faut pourtant marier,
Et qu'il n'en soit jamais parlé.
Sonnez trompettes et violons,
Ma fille aura le beau Déon.
Fillette qu'a envie d'aimer,
Père ne peut l'en empêcher!
Sources
"Anthologie de la chanson française traditionnelle" de Marc Robine
La musique serait un air de cour de 1607 dont Gérard de Nerval disait: « un des plus beaux airs qui existent »
Variantes
D'après Marc Robine, il existe plusieurs versions de cette chanson dont une par le trouvère Audefroy le Batard (XIII eme siècle) nommée "La belle Ydoine".
Chant par Cora Vaucaire sur l'album Les chemins de Saint Germain 1932-1950 (Le printemps de la chanson) en 1932 (Youtube), par Yvette Guilbert sur l'album la fille du Roi Loys en 1933 (Youtube), par Maluzerne sur l'album Nous sommes venus vous voir en 1981 (Exrait nozbreizh), par Jean-François Dutertre sur l'album Ballades françaises en 1997 (Youtube), par Louise Salonne sur le CD Dastum Tradition chantée de Haute-Bretagne. Les grandes complaintes en 1998, par Monique Jutras sur l'album Complaintes Médiévales en 1999 (Youtube), par Le Poème Harmonique sur l'album Aux marches du palais en 2001 (Youtube), par Évelyne Moser sur l'album Douce Dame Folie, Chansons d'amour du XIIIème siècle au XVIIIème siècle en 2005 (YouTube), par le Chœur & Musiciens de Mlle de Guise sur l'album Mironton, mirontaine: Chansons de toujours et danses traditionnelles en 2009 (Youtube).
Laforte : II, A-04 La fille du roi Loys, Coirault : 01424 La fille du roi dans la tour ou Belle Isambourg