La guerre des Paysans

De Wikitrad
Aller à : navigation, rechercher
Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes : Serge Kerval, Michèle Bernard
Origine : Alsace
Danse :
Mp3 : Serge Kerval

Paroles

Partition de Bauernkrieg

N’est-ce pas vie misérable,
Que la vie du paysan,
Mieux lui vaut quitter son étable,
Que d’être maudit sous ce nom

Va , toi qu’on raille,
Lutte et travaille,
Sans sou ni maille,
Paye la taille,
Ou bien gare à ta maison !

Les seigneurs et la famine,
Ont tués nos deux enfants.
Les soldats ont bonne mine,
Quand s’en vont piétiner nos champs

Rien qui nous reste,
Et n’avons guère
De bien qu’en tête,
Mais nos bons maîtres,
N’ont jamais pitié de nous .

Dès que le soleil s’allume,
Paysan va’t au labour,
N’y fera jamais fortune,
N’a point temps pour ses amours .

Ah pauvre frère,
Toi que révolte
Tant de misère,
Crie : guerre et guerre,
Sauve , sauve ta maison !

N’est ce pas vie misérable,
Que la vie du paysan …

Références

En 1525, la guerre des paysans en révolte contre de nombreux abus de l'église et des seigneurs a mobilisé plus de 40 000 hommes en Alsace. La répression fut terrible plus particulièrement dans les territoires des Habsbourg où plus d'un habitant sur 10 a disparu !

Chant par Serge Kerval sur l'album Chansons du Pays de France n°3 en 1969 (Youtube), par Michèle Bernard sur l'album Le temps des cerises en 1977 (Youtube).

Rapporté avec des paroles différentes par Jean-Baptiste Weckerlin dans le tome I des Chansons populaires de l'Alsace en 1883, page 228 (Lire en ligne) ou dans le fascicule consacré à l'Alsace de l' Anthologie du chant scolaire et post-scolaire en 1926, page 18 (Ref BnF)


Allemand (Alsacien) Français

Isch das nit än eländ's Läwe
Um än arme Bürestand?
Eb mer het der Name trage,
Liäwer giäng mer üs dem Land.
S'heisst nur : Bür, schaff', Bür bring die Straff,
Bür zahl baar üs,
Sonscht komscht om's Hüs,
Bür schaff Zins, Lüäg wo dü's nimscht

Dast ist numme jetz der Schatten,
Was mir andre lide miän ;
S'mögt eim frei si's Härz abgnappe,
We mes bin ihm übermüllt.
Hätt me numme Hosen, Kîttel,
G'setzt es käm'i üsem Spitel,
Wärs no guet, un schirmte noch.

Kummt de d'Sunn über d'Hûbel,
Müess der Büür schon of is Feld ;
Schwitzt er dort so jammers Übel,
Bis diä brandschwarz Nacht infällt ;
Es mag schneiä oder rägnä
Das me si darab möcht b'segne,
S'haisst : schwieg still, est schad't der nitt.

N'est-ce pas une vie misérable
Que celle du pauvre paysan?
Avant d'avoir porté son nom
Il vaudrait mieux s'exiler du pays.
Partout on crie : paysan, travaille;
Paysan, supporte la punition ;
Paysan, paie comptant,
Sans cela on te prendra ta maison ;
Paysan, apporte tes redevances,
Ramasse-les où tu peux.

Ceci n'est que l'ombre
De nos autres souffrances ;
Le cœur est prêt à vous manquer
Quand on y songe.
Si seulement on avait des pantalons, des vestes.
Mettons que cela vienne de l'hôpital,
Pourvu que cela soit encore assez bon pour nous protéger.

Dès que le soleil parait sur la colline,
Le paysan est obligé d'aller aux champs,
Là il transpire péniblement
Jusqu'à l'arrivée de la nuit noire ;
Il a beau neiger ou pleuvoir.
On dit : tais-toi, cela ne te fait pas de mal.