La justice de Nantes
Informations diverses
|
Paroles
Dessus le pont de Nantes
Allant me promener,
J'ai rencontré ma mie
J'ai voulu l'embrasser.
La justice de Nantes
M'a rendu prisonnier.
Quand la belle apprit
Que son amant est pris,
Elle s'habille en page
En postillon joli,
À la porte du geôle
La belle se rendit
— Madame la geôlière,
Avec votre permission,
Je voudrais voir mon maître
Qui est dans la prison.
— Sur votre bonne mine
Vous pouvez y entrer ;
Faites courtes paroles
Avec le prisonnier,
Car bientôt la justice
Va venir le juger.
Quand la belle fut entrée
Elle s'est mise à causer,
Quitte tes habits, quitte,
Prends les miens promptement,
Monte sur ma cavale
Qui va comme le vent.
Quelques instants après,
Les juges sont entrés ;
Ils l'ont jugé à pendre
À pendre, à écorcher
Sur la place de Nantes,
Un beau jour de marché.
Messieurs de la Justice,
Vous n'avez pas raison
De juger une fille,
Sous l'habit d'un garçon.
— Si vous êtes une fille,
Dites-nous votre nom.
— Je m'appelle Marguerite
Marguerite est mon nom,
Fille d'un gentilhomme
D'une bonne maison.
Et quand ils furent partis
Elle s'est mise à chanter
Je me moque des juges
De leurs bonnets carrés
Sur ma cavale blanche
Mon amant s'est sauvé.
Références
Rapporté par Marie-Edmée Vaugeois dans un article sur les Chants de Haute-Bretagne de la Revue des Traditions Populaires numéro XXX en novembre 1915, page 188 (Lire en ligne)
Coirault : 01428 La fille qui s'habille en page, Laforte : II, C-06 La fille habillée en page
