Le beau conscrit
Informations diverses
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Paroles
« Je viens te faire mes adieux
Avec regret, ma Rosalie.
Je viens de tirer la milice,
J’ai attrapé le mauvais sort.
Cela me causera la mort
De te quitter, ma Rosalie.
- Mon cher amant, que dis-tu là ?
En te voyant, je fonds en larmes.
Il en faut parler à mon père,
S’il a de l’or et de l’argent :
C’est pour te faire un remplaçant ;
Qu’il sacrifie ma fortune.
- Pour de l’argent, j’en ai assez,
Mais je suis trop de belle taille.
J’ai parcouru ville et village,
Par tout pays aux environs,
J’n’en ai point trouvé d’aussi grand :
Ma Rosalie, faut que je parte ! »
Le lendemain au point du jour,
J’ai rencontré mon capitaine.
« Bien le bonjour, mon capitaine,
Je vous apporte de l’argent :
Sera pour faire un remplaçant ;
Je le ferai quoi qu’il m’en coûte.
Monsieur, la loi nous le défend
De remplacer de si beaux hommes.
Nous vous mettrons de la Garde Impériale,
Vous entrerez dans ce beau corps ;
Vous y serez tambour-major,
Ferez honneur à votre famille. »
Me retournant les larm’aux yeux,
Aussitôt j’ai mis la main à la plume :
« O Rosalie, ma Rosalie,
Reçois ma lettre avec douleur !
J’ai tant pleuré, versé des pleurs
Qu’ils ont effacé l’écriture ! »
Hélas ! Que vais-je devenir ?
Je vais me rendre religieuse.
Je vais me rendre religieuse,
Religieuse dans un couvent ;
Je pleurerai mon cher amant,
Le sort de ma tendre jeunesse. »
Références
Collecté à Séez (Tarentaise) et à Meylan (Grenoble) et rapporté par Julien Tiersot dans Chansons populaires recueillies dans les Alpes françaises (Savoie et Dauphiné) en 1903, page 396 (Lire en ligne).
Chant par Sylvie Geniaux accompagnée par Thierry Nouat sur l'album Chansons populaires reccueillies dans les Alpes Françaises, Savoie et Dauphiné. D'après Tiersot en 2004.