Le capitaine et sa blonde
Informations diverses
|
Paroles
Voici r'venu le beau mois d'avril.
Allons, conscrits, il faut partir;
Il faut partir pour la frontière,
Servir le roy, soldats de guerre.
Là-bas, sitôt qu'ils ont été,
Ils se sont tous pris à tirer;
Ils ont tiré deux heures entières;
Ils ont réduit tout en poussière.
Le commandant vient à passer :
— Quelqu'un est-il mort ou blessé ?
— Il n'y a que notr' capitaine
Qui a reçu le coup mortel(e).
— Capitaine, mon bel ami,
Cela t' fait-il d' la pein' de mourir ?
— Tout le regret que j'ai du monde,
C'est de mourir sans revoir ma blonde.
— Oh ! pour ta blond', mon bel ami.
Nous allons vit' l'envoyer quérir
Par quatre z-offciers de guerre,
Par quatre braves militaires.
En voyant son amant blessé
La belle s'y prend à pleurer
— Oh! ne pleure donc pas, ma blonde.
Car ma blessur' n'est pas profonde.
— Oh! va, galant, j'engagerai
Mon blanc jupon, mon fin bonnet.
Mon anneau d'or et ma ceinture
Pour bien guérir cette blessure.
— Il n'y a pas d' médicament
Qui puiss' guérir ton cher amant :
Oh ! n'engage donc rien, ma blonde,
Car ma blessure est trop profonde.
Reviens demain, sur le midi ;
Tu me trouveras mort et ensev'li ;
Tu me verras porter en terre
Par quatre z-officiers de guerre...
Références
Chanson collectée à Dornes (Nièvre) en 1890 par Jean Stramoy auprès de M. D. et rapportée dans Ballades et chansons populaires du Nivernais en 1902, p. 68
Coirault : 01411 La mort du colonel, Laforte : II, A-06 La mort du colonel