Le panier

De Wikitrad
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Informations diverses

Paroles : Anonyme
Musique : Traditionnel
Interprètes :
Origine : Lorraine
Danse :
Mp3 :

Paroles

Chantons un plaisant tour
Causé par l'amour,
Digne de mémoire,
D'un maître boulanger,
Homme marié.
Voyons cette histoire
Il voulut pour certain,
Courtiser soudain,
Même à la nuit noire.
(Je ne dis pas son nom,
Mais on sait cela
Dans les environs).

La femme d'un écrivain
Dont il est voisin,
Jolie et bien faite,
Plut à notre mitron.
Prend occasion
De lui conter fleurette,
Dit : Cinquante louis
Pour une seule nuit,
Voulez-vous, ma poulette,
Je vas vous compter,
Si vous m'accordez
Cette liberté ?

Monsieur, pour cette nuit,
Cela je ne puis,
Car mon mari demeure
Mais sans faute demain
Il ne revient point.
N'ouvrez pas la bouche,
L'on fermera l'escalier.
Dans un grand panier
Voilà la ressource,
Vous vous mettrez dedans
L'on vous tirera
En haut lestement.

Le boulanger content
De ce sentiment
Applaudit l'allure.
Mais l'écrivain revient,
Sa femme soudain
Lui conte l'aventure
Dit : Je réponds de toi,
Car tu as ma foi,
Hélas, je suis sûre
Que tu joueras un tour
Qui sera parlé
Dans notre faubourg.

À l'heure de minuit,
Comme il était dit,
L'on tend les cordages,
L'on descend le panier
Pour le boulanger
Se tenir en cage.
La femme et son mari
Le montent à demi
Jusqu'au troisième étage
Attachant le cordeau,
Ils l'ont là laissé
Comme un franc moineau.

Notre amant soupirait,
Enfin ne savait
Ce qu'il voulait faire.
De se jeter en bas
Il ne consent pas
La drôle d'affaire,
II reste suspendu,
Surpris et confus,
Plaignant sa misère.
Mais il fut bien puni,
Car il resta là,
Là, jusqu'à minuit.

Les voisins à l'instant,
De ce coup plaisant
Éclatèrent de rire.
Mais le pauvre mitron
Fait capitulation,
Plaignons son martyre.
Les cinquante louis,
Tenez, les voici,
Cessez mon martyre ;
Mais descendez-moi donc,
De votre voisin
Ayez compassion.

Un des garçons mitrons
Sort de la maison,
Aperçoit son maître.
Il va de cet assaut
Courir aussitôt
Avertir sa maîtresse.
La femme tout de bon,
Au bruit du mitron,
Connut la finesse.
Elle dit à son voisin
Laissez-le, du moins,
Là jusqu'à demain.

Il court comme un voleur,
Plaignant son malheur.
Va dans sa boutique,
La femme, tout de bon,
Lui fit carillon,
Rien ne lui réplique.
La femme et les garçons
Fouettèrent le mitron
Comme une bourrique
Il demande pardon,
Mais on l'étrille
Sans compassion.

Références

Collecté à Rétonfey (Moselle) et rapporté par Théodore Puymaigre dans le tome I des Chants populaires recueillis dans le pays messin en 1881, pages 189 (Lire en ligne).

Coirault : 02009 Le boulanger suspendu, Laforte : Catégorie:II, C-15 Le rendez-vous de nuit – Le panier suspendu (pro parte)