Mandrin
Informations diverses
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Paroles
J'suis natif de Saint-Etienne,
Saint-Etienne en Dauphiné.
Maudit' l'heure et la journée
Où je suis venu au monde !
Je vons l'dis en vérité,
Je voudrais n'êtr' jamais né
J'ai mené dans mon jeune âge
La vie d'un vrai libertin.
Je faisais mille assassins,
Je mettais tout au pillage.
Tout partout dans maints endroits,
Chacun s'y plaignait de moi.
Père et mère m'y commandent
D'abandonner la maison.
Moi qu'étais si vagabond,
J'entreprends la contrebande.
J'ai bien commencé par là
La vie d'un vrai scélérat.
Nous étions plusieures bandes,
Que nous fallait de l'argent,
Chacun sept à huit cents francs.
Si n-on faisait résistance,
Chaque fois on leur disait
Que n-on les égorgerait.
J'avais pris pour retirance
Le château de Rochefort,
J'y cachais tous mes trésors,
J'y vivais en confiance.
Une nuit qu' j'étais couché,
Nos ennemis vinr' à passer.
J'entendis de grands coups d'hache
Dans la porte du château.
Je m'y réveille en sursaut,
J'entendis : — Enfants, courage !
Allons vit', dépêchons-nous !
V'là bientôt Mandrin z-à-nous.
Je me mets en assurance
Dedans un tas de fagots.
Mon soulier passe un peu trop,
C'est cela qui m'a fait prendre,
Par cinq ou six bons grivois
Qui m'avont pris pour le roi.
Références
Collecté auprès de Jean Millien à Raveau (Nièvre) en 1802 et rapporté par Achille Millien dans le tome I des Chants et chansons populaires en 1906, page 247 (Lire en ligne).
Coirault : 09509 Vie de Mandrin, Laforte : II, A-64 Le voleur de Saint-Étienne (Dauphiné)