Mes très chers camarades
Informations diverses
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Paroles
Mes très chers camarades,
Et vous qui m'écoutez,
Faites attention aux filles,
Aux filles à marier.
Sitôt qu'on les regarde,
Elles changent de couleur ;
Il suffit qu'on leur parle,
Elles sont de bonne humeur.
C'est un plaisir de les voir.
Elles rangent leurs dentelles
Ainsi que leurs mouchoirs,
Leur chapeau sur l'oreille,
Leurs cheveux bien irisés.
Vous pouvez bien comprendre
Que c'est pour nous tromper,
Que c'est pour nous tromper.
Elles sont à l'église,
Ne peuvent pas prier.
Elles ont le cœur à l'étude
De se glorifier :
De tous côtés regardent
Si quelqu'un les voit,
Arrangent leurs dentelles
Ainsi que leurs beaux mouchoirs.
Dans la maison de leur père,
C'est un plaisir de les voir.
Les choses qu'elles arrangent
Ressemblent à des miroirs.
Entrez dans leur chambrette,
C'est surtout bien arrangé.
Il suffit qu'on leur parle,
Jusqu'à laver leurs souliers.
Quand elles sont en campagne,
C'est un plaisir de les voir.
Elles sautent comme des lièvres
Aussitôt qu'on les voit.
Vous me direz sans doute
Qu'elles n'ont aucun défaut ;
Quand elles sont mariées,
Elles en ont toujours trop.
Mes très chers camarades,
Vous tous qui m'écoutez,
N'épousez pas ces filles,
Celles qui sont tant frisées.
Vous n'aurez que des guenippes
Dans votre maison ;
Vous aurez par la suite
Cruelle consolation.
Références
Collecté auprès de Antoinette Basset à Rossillon (Ain) et rapporté par Charles Guillon dans Chansons populaires de l'Ain en 1883, page 625 (Lire en ligne)