Plantons le may
Informations diverses
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Paroles
De Paris à la Rochelle, plantons le may.
De Paris à la Rochelle, Ah ! sous les bois,
Sous la feuillée nouvelle.
L’autre jour j’y cheminais
Dedans la forêt du ré.
— Le rossignol charmeur
Y cheminait quant et mé.
— Qui me dit dans son langage
Que ma miette était morte.
— Je m’en fus droit au logis
Où la belle m’avait aimé.
— Je n’y trouvai que la mère
Qui ne cessait de pleurer.
— Je n’avais qu’un’ pauvre fille,
V’là qu’ils sont à l’enterrer.
— Je pris mon ch’val par la bride
Et mon manteau sous mon bras.
— Je n’fus pas à mi la route,
J’entendis les cloch’ tinter.
— Je n’fus pas à mi cem’tière.
J’entendis le prêt’ chanter.
— Je ne fus pas à mi la porte,
Je vis les cierges fumer.
— Je n’fus pas à mi bancelle.
Je vis le drap mortuer.
— Je m’en fus dreit à la bière,
Pour voir si ell’ reposait.
Que je dorme ou que je veille,
Gela ne vous regarde plus.
— La ceintur’ que vous me donnites
Fait treis tours autour de mé.
— Les anneaux que vous m’donnites.
Ils sont encore à mes doigts
— La coiffe que vous m’donnites
Est encore dans mon coffret,
— Prenez tout et donnez lé
À qui priera Dieu pour mé.
— Faites en dire trois messes,
Un’ pour vous et deux pour mé.
— N’allez plus aux assemblées
Danser, rire et vous ivrer.
— Ne conduisez plus les filles
Sans lanterne y allumer.
— Et que la Vierge Marie
Vienne en aide aux trépassés.
Références
Rapporté par Édouard Le Héricher dans Littérature populaire de Normandie en 1884, p. 160 (Lire en ligne).