Souvenez-vous en
Informations diverses
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Paroles
Ô ma charmante beauté !
Si vous voulez m'écouter,
J'ai de l'or et de l'argent,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en...
Je pourrai vous en fournir
Pour y prendre mes plaisirs.
Moi, qui n'ai que dix-huit ans,
Et vous quatre fois autant,
À cet âge vraiment,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en,
Vous feriez bien mieux
De penser à prier Dieu.
Je n'ai que quatre-vingt-quinze ans
Le quatre du mois prochain,
Et à cet âge, belle enfant,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en,
Lorsqu'on est bien portant,
On peut encore être galant.
Moi qui ai un jeune mari,
Vous prendre pour mon favori !
Ça serait pour votre argent,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en...
Comptez-moi vingt-cinq louis,
Et vous serez mon favori.
Je reviens dans le moment
Vous les apporter comptant.
Puisque je suis votre amant,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en,
Vous en aurez abondamment,
Si vous me rendez content.
Mon mari, certainement,
À trois heures du matin,
Partira pour Montauban,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en...
Alors vous pourrez venir
À trois heures et demie.
Certainement je viendrai,
Puisque ainsi vous le voulez,
En marchant tout doucement,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en...
Vous laiss'rez la porte bâiller
Afin que je puisse entrer.
Il faut craindre les voisins
Pour n'avoir pas de chagrin.
La porte crie en s'ouvrant,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en,
Et la meilleure façon
Est de passer par le balcon.
Pour le coup, vous vous moquez...
Comment pourrais-je y monter ?
Vous me trompez sûrement,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en.
Pour pouvoir monter si haut,
Je ne suis pas un oiseau.
Une échelle je mettrai
Par où vous pourrez monter.
Elle y sera sûrement,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en...
Vous marcherez à p'tit bruit,
De peur d'être surpris.
Sur le balcon arrivé,
Le voilà bien embarrassé.
Il frappe tout doucement,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en ;
Mais personne ne lui répond,
Il reste seul sur le balcon.
Le mari, qui était caché,
L'échelle lui a ôtée.
Il disait, tout en riant,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en :
Voilà un beau renard pris,
Venez le voir, mes amis.
À huit heures du matin,
Bien plus de deux cents témoins.
Chacun disait, en riant,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en :
De ma vie, ni de mes jours
Je n'ai vu un pareil tour.
Pour descendre du balcon,
C'est bien une autre chanson...
Il faut donner trois cents francs,
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en.
Sur-le-champ les a comptés
Pour avoir sa liberté.
Références
Rapporté par Nérée Quépat dans Chants populaires messins : recueillis dans le val de Metz en 1877 en 1878, pages 55 (Lire en ligne sur Gallica)