Voilà bientôt le temps, ma mère
Informations diverses
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Paroles
Voilà bientôt le temps, ma mère
Qu’il faut me donner un mari,
Car j’ai dix-sept ans et demi ;
Maman, cédez à ma prière,
Puisque c’est pour mon plus grand désir,
Car je crains bien fort d’en mourir.
Effrontée, hélas ! que vous êtes !
Si je prends le manche à balai,
Au couvent de la sœur Babet
Je te mets la vie entière,
Et à grands coups de martinet
On apaisera votre caquet.
Maman, quand vous fûtes à mon âge,
N’étiez-vous pas tout comme moi ?
Quand l’amour vous faisait la loi,
N’ayant ni force, ni courage,
Vous aimiez si fort votre amant
Qu’on voulait vous mettre au couvent.
Ne vous souvient-il pas, ma mère,
Que vous me racontiez un jour
Lorsque vous étouffiez d’amour ?
Il était temps que mon cher père
En prisse vite le devant,
Car vous aviez plus d’un galant.
Effrontée, hélas ! que vous êtes !
Je vois par où que le pot court ;
Je vois à ce petit jeu d’amour
Que votre amant a su vous plaire.
Mariez-vous, n’en parlons plus,
Je vais vous compter mille écus.
Références
Collecté auprès d'Adélaïde Le Paulmier et rapporté par Émile Legrand dans Chansons populaires recueillies en octobre 1876 à Fontenay-le-Marmion, arrondissement de Caen (Calvados) publié en 1881 dans la revue Romania, tome 10, n° 39, p. 395 (Lire en ligne)