Le duc d'Orléans
Informations diverses
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Paroles
Par un beau jour Germaine va-t-au jardin d’amour,
Germaine, la belle Germaine, plus belle que le jour.
En son chemin trouva trois cavaliers du roi,
Qui revenaient de guerre dessus leur beau pal’froi.
Ils lui demandent : « Fille, que faites-vous seulette ?
J’ai un mari, messieurs, je ne suis pas fillette.
Si vous êtes mariée, où donc est vot’ mari ?
Bien loin, bien loin, messieurs, à la guerre est parti.
Il se nomme le duc, le duc de l’Orléans,
C’est le plus vaillant homme qu’il y ait pas d’à présent.
Puisqu’il est à la guerre, donnez-nous à loger.
Ah oui, messieurs dit-elle, et à boire et manger.
Entrez de dechez ma mère, de dans ces grands logis,
Elle vous traitera bien, lui parlant de son fils.
Bonjour, bonjour madame, pourriez-vous nous loger?
Ah oui, ah oui, dit-elle, à boire et à manger.
Le plus jeune des trois ne veut boire ni manger
Qu’il n’ait la belle Germaine assise à ses côtés.
Germaine, oh dors-tu ? Lève-toi promptement
Pour faire la compagnie à ces trois beaux galants.
Si vous n’tiez pas ma mère, la mère de mon mari,
Je vous jure et parjure, je vous ferais mourir.
Je vous ferais manger par mes chiens et li-ons.
Je vous mettrais à boire de l’eau dessous mes ponts.
Mangez, mangez, messieurs, elle n’y veut pas veni’.
Ah c’est la plus rude femme qu’il n’y eut dans la vie.
Le plus jeune des trois dit qu’il va la chercher :
Je vous jure et parjure que je la ramènerai.
Germaine, oh dors-tu, lève-toi me voici,
Je n’ouvre point la porte à qui n’est mon mari.
Te souviens-tu, Germaine, qu’il y a ce soir sept ans,
Devant ton père, ton frère et moi ton cher amant,
En t’étreignant les doigts ton anneau d’or cassa
Tu en as la moitié, et l’autre la voilà.
Servante, oh ma servante, servante, levez-vous
Allez ouvrir la porte, la porte à mon époux.
Références
Collecté auprès de Jeanne Lecoq au Grand Auverné (Loire-Atlantique) en 1869 et rapporté par Pitre de Lisle dans le numéro 6 de la Revue des Traditions Populaires en juin 1897, page 294 (Lire en ligne).
Collecté auprès de Louise Prévert à Pipriac (Ille-et-Vilaine) en 1959 (Notice Dastum 10174).
Chant par Annick Mousset pour Dastum Loire-Atlantique en 2020 (Article Blogspot en mars 2020 et Soundcloud)
Coirault : 05303 Germaine, Laforte : II, I-03 Le retour du mari soldat : L’anneau cassé