La chanson de Germaine
Informations diverses
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Paroles
Par un beau soir, Germaine,
Allant me promener
En mon chemin rencontre
Trois matelots jolis ;
M’ont dit : Bonjour fillette,
Fillette du pays !
Je ne suis pas fillette,
Messieurs, j’ai un mari.
Mon père m’a mariée
À quinze ans et demi ;
Il y aura d’main sept ans
Que j’n’ai vu mari.
Par un beau soir, Germaine,
Pourriez-vous nous loger ?
J’ai promis ma parole,
Et je la tiendrai.
Par un beau soir, Germaine,
Enseignez-nous à loger.
Allez là-haut, là-bas,
Dans ce château joli ;
Vous y trouverez la mère,
La mère' de mon mari !
Par un beau soir, madame.
Pourriez-vous nous loger ?
Ah, vraiment oui, messieurs,
À boire et à manger :
Si vous voulez des femmes,
J’irai vous en chercher !
Nous ne voulons ni boire,
Ni boire, ni manger,
Que nous n'ayons Germaine,
Germaine à nos côtés.
Par un beau soir, Germaine,
Y a trois messieurs chez nous.
Qui ne veulent ni boire,
Ni boire, ni manger,
Que vous n’soyez, Germaine
Germaine à leurs côtés !
Si vous n’étiez pas la mère,
La mère de mon mari,
Ah ! Je vous trainerais
À Lyon sur l’pont ;
Je vous ferais manger
Par les petits poissons !
La vieille s’en retourne,
S’en retourne en pleurant :
Buvez, mangez, messieurs !
Germaine veut pas venir ;
C’est la plus cruelle femme
Qu’il y ait dans le pays.
Par un beau soir, Germaine,
Ouvre la porte à ton mari !
Donnez-moi quelque indice
De la première nuit :
Cela me fera croire
Que vous êtes mon mari.
Te souviens-tu, Germaine,
Qu’étant couchés tous deux,
En te pinçant les doigts,
Ton anneau d’or cassa ?
Tu en as la moitié
Et l’autre que voilà !
Levez-vous, allégresse,
Allégresse, levez-vous !
Levez-vous promptement :
C’est pour ouvrir la porte
À votre fidèle amant !
Références
Collecté à Périers (Manche) en 1865 et rapporté par Félix Frank (1837-1895) dans le numéro de juillet 1888 de la Revue des Traditions Populaires, page 364 (Lire en ligne)
Laforte : II, I-03 Le retour du mari soldat : L’anneau cassé, Coirault : 05303 Germaine